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plantes, et, à l’aide de cet élément, fort beau d’ailleurs, il arrive à produire des œuvres de sculpture d’un aspect à la fois robuste et souple, d’un galbe large et gracieux, qui les placent au niveau des meilleures conceptions antiques, sans toutefois leur ressembler.

En adoptant un principe nouveau, étranger aux traditions, quant à la composition des détails de l’ornementation, l’école laïque de l’Île-de-France donne à la sculpture sa place. Désormais elle ne se répand plus au hasard et suivant la fantaisie de l’artiste sur les monuments, ainsi que cela n’arrivait que trop souvent dans l’architecture romane. Elle remplit un rôle défini aussi bien pour la statuaire que pour l’ornement. Si riche que soit un monument, l’artiste a le soin de laisser des repos, des surfaces tranquilles. La sculpture se combine avec la structure, aide à la faire comprendre, semble contribuer à la solidité de l’œuvre. Nous avons dit, dans l’article Chapiteau, comment les artistes de l’école laïque, à son origine, les composent de façon à leur donner non-seulement l’apparence de supports robustes, mais à rendre leur décoration utile, nécessaire. Pour les bandeaux, pour les corniches, pour les encorbellements, ce principe est suivi avec rigueur, et ce n’est pas un des moindres