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ont été établis entre ce fenêtrage et la salle elle-même[1]. Sous la grande salle synodale de Sens, il existe un rez-de-chaussée voûté sur une épine de colonnes. Le procédé employé pour établir les proportions de cet intérieur est le même que celui que nous venons d’indiquer, et notre figure 11 nous dispensera d’une nouvelle explication.

Ces exemples suffisent pour démontrer qu’un système harmonique de proportions était adopté par les architectes du moyen âge dans la composition de leurs édifices, système qui procédait de l’intérieur à l’extérieur. Ce système diffère essentiellement de celui des Grecs, qui procédait de l’extérieur à l’intérieur et par le rapport des nombres ; mais on ne peut nier qu’il ne soit logique et conforme aux lois de la statique. Il n’y a donc point à comparer ces systèmes et à vouloir appliquer les méthodes de l’un à l’autre ; on ne peut que les étudier séparément. Parce que les Grecs ont inventé les ordres et leur ont donné des proportions excellentes, on ne saurait conclure de ce fait qu’il ne puisse exister un autre principe de proportions ; et si la colonne, dans l’architecture du moyen âge, n’est pas soumise aux lois proportionnelles qui régissent la colonne grecque,

  1. Voyez Salle.