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de l’école laïque de l’Île-de-France, mais ils les soumettent à leur caractère local. Ils admettent la grammaire et la syntaxe, mais ils conservent des tournures et une prononciation qui leur sont propres.

La grande école clunisienne et la nature des matériaux calcaires du pays laissaient une trace ineffaçable de leur influence sur les formes de l’architecture bourguignonne du XIIIe siècle. Il en est tout autrement en Champagne : dans cette province, les matériaux sont d’une faible résistance, rares sur une grande partie du territoire, et ne pouvant permettre des hardiesses de tracés. Aussi les profils de l’architecture de Champagne, dès l’époque romane et à dater du commencement du XIIIe siècle, sont bas, petits d’échelle, timides, si l’on peut ainsi parler, s’encombrent de membres secondaires et redoutent les évidements. Il est intéressant d’observer comme, dans une partie de cette province qui est située sur les lisières de la Bourgogne et de la Champagne, à Sens, l’architecte de la salle synodale a cherché à concilier les tracés de l’Île-de-France avec ceux de la Champagne. La salle synodale, bâtie vers 1245, par un architecte du domaine royal, em-