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n’étaient qu’une galerie devant un mur ; car, dans notre climat, on n’établissait pas des portiques entièrement ouverts, comme cela s’est pratiqué en Italie. On devait éviter les courants d’air. Ces portiques de nos vieux hôtels sont profonds, relativement à leur hauteur, et fermés à leurs extrémités.

L’hôtel de la Trémoille à Paris (hôtel dont il ne reste plus que des débris déposés à l’École des Beaux-Arts) contenait un charmant portique adossé à la façade donnant sur la rue des Bourdonnais. Ce portique était voûté et construit avec une hardiesse extraordinaire[1]. Exposé au sud-ouest, il était fermé par les bouts et surmonté d’une galerie. De la porte charretière, donnant sur la rue, on ne pouvait pénétrer directement sous le portique ; il fallait d’abord entrer dans la cour. Cette disposition, que nous voyons adoptée quelques années plus tôt dans l’hôtel de Jacques Cœur, était bonne en ce qu’elle permettait aux personnes se promenant sous les portiques de n’être pas interrompues par les arrivants ou sortants, et de

  1. Voyez l’Architecture civile et domestique de MM. Verdier et Cattois, t. II.