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et sur ceux des pilastres, un archer ; et en regard, un serpent à tête de femme dans des feuillages. Les anges annoncent la venue du Messie, et l’archer visant la sirène, la chute du démon.

La hauteur des chapiteaux, la largeur inusitée des ornements, donnent à cette porte un aspect grandiose et d’une sévérité sauvage, qui produit un grand effet. La sculpture est d’ailleurs d’un très-beau caractère. En A, est donné le plan de la porte ; en B, la coupe de l’archivolte ; en C, la section de l’un des pilastres cannelés. Cette porte ne possède qu’un seul vantail.

Antérieurement à cette époque, c’est-à-dire pendant le XIe siècle, les portes latérales ou secondaires des églises sont d’une extrême simplicité. Le plus souvent elles se composent, particulièrement dans les provinces du Centre, de deux jambages sans moulures, avec linteau renforcé au milieu et arc de décharge au-dessus (fig. 72).

En Auvergne, dans le Nivernais, une partie du Berry, de la haute Champagne et du Lyonnais, il existe quelques baies de ce genre à un seul vantail, qui remontent aux dernières années du XIe siècle. La figure 72 bis donne la coupe de ces portes, dont l’arc de décharge forme berceau à l’intérieur, au-dessus du tympan. En Bourgogne, le linteau formant tympan circulaire sous l’arc de décharge est toujours employé, et cet arc est décoré ; car l’école bourguignonne est prodigue de sculpture. Sur le flanc sud de la nef de l’église de Beaune, on voit encore une fort jolie porte de ce genre parfaitement conservée. Les pieds-droits sont accompagnés de deux colonnettes, et l’archivolte est ornée d’un gros boudin sculpté (fig. 73). Cette porte date de 1140 environ. En A, nous en donnons le plan, et en B, la coupe. Cette porte possédait deux vantaux.

Les exemples que nous venons de tracer indiquent déjà que les