Page:Viollet-le-Duc - Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, 1854-1868, tome 7.djvu/426

Cette page a été validée par deux contributeurs.
[porte]
— 423 —

des anges, les patriarches, les rois aïeux de la Vierge, et les prophètes. Un cordon couvert de magnifiques ornements termine les voussures. Mais comme pour donner plus d’ampleur à la courbe finale, une large moulure l’encadre en forme de gâble renfoncé. Cet encadrement repose sur deux colonnettes.

Huit statues garnissent les ébrasements, ainsi que l’indique notre plan (fig. 61). Voici comment se disposent ces figures. En commençant par le jambage à la droite de la Vierge, est placé saint Denis portant sa tête et accompagné de deux anges, puis Constantin. Contre l’ébrasement opposé, en face de Constantin, est le pape saint Sylvestre ; à la suite, sainte Geneviève, saint Étienne et saint Jean-Baptiste. Les statues étant posées sur les colonnettes de l’arcature inférieure, les tympans réservés entre les arcs qui surmontent ces colonnettes sont par conséquent sous les pieds des figures. Chacun de ces tympans porte une sculpture qui se rapporte au personnage supérieur. Sous Constantin, deux animaux, un chien et un oiseau, pour signifier le triomphe du christianisme sur le démon ; sous saint Denis, le bourreau tenant la hache ; sous les deux anges, un lion et un oiseau monstrueux, symboles des puissances que les anges foulent aux pieds ; sous saint Sylvestre, la ville de Byzance ; sous sainte Geneviève, un démon ; sous saint Étienne, un juif tenant une pierre ; sous saint Jean-Baptiste, le roi Hérode. Dans le fond de l’arcature, sous les petites ogives, sont sculptées en relief très-plat des scènes se rapportant également aux statues supérieures. Ainsi, sous Constantin, on voit un roi agenouillé, tenant une banderole, aux pieds d’une femme assise voilée, couronnée, nimbée, et tenant un sceptre. Cette femme, c’est l’Église ; à laquelle l’empereur rend hommage. Sous les anges, on voit les combats de ces esprits supérieurs contre les esprits rebelles. Sous saint Denis, son martyre ; sous saint Sylvestre, un pape conversant avec un personnage couronné ; sous sainte Geneviève, une femme bénie par une main sortant d’une nuée, et recevant l’assistance d’un ange ; sous saint Étienne, la représentation de son martyre ; sous saint Jean-Baptiste, le bourreau donnant la tête du précurseur à la fille d’Hérodiade. À la même hauteur, sur les jambages, sont sculptés, en e (voy. le plan), la Terre, représentée par une femme tenant des plantes entre ses mains ; en f, la Mer, figurée de même par une femme assise sur un poisson et tenant une barque. Les pieds-droits extérieurs de la porte, en h, sont couverts de végétaux sculptés avec une rare délicatesse ; les arbres et arbustes sont évidemment symboliques : on reconnaît parfaitement un chêne, un hêtre, un poirier, un châtaignier, un églantier.

Trente-sept bas-reliefs, sculptés sur les deux faces de chacun des pieds-droits de la porte en m, composent un almanach de pierre au-dessus des bas-reliefs de la Mer et de la Terre. Ce sont les figures du zodiaque et les divers travaux et occupations de l’année[1].

  1. Voyez, pour de plus amples renseignements, la Description de Notre-Dame, cathé-