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DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DE
L’ARCHITECTURE
FRANÇAISE
DU XIe AU XVIe SIÈCLE

P

PALAIS, s. m. C’est la maison royale ou suzeraine, le lieu où le suzerain rend la justice. Aussi ce qui distingue particulièrement le palais c’est la basilique, la grand’salle qui toujours en fait la partie principale. Le Palais, au moyen âge, est, à dater des Carlovingiens, placé dans la capitale du suzerain, c’est sa résidence jusque vers le XIVe siècle. Cependant les rois mérovingiens ont possédé des palais dans les campagnes ou à proximité des villes. Ces premiers palais étaient à peu près élevés sur le modèle des villæ gallo-romaines, quelquefois même dans les restes de ces établissements. Les palais de Verberie, de Compiègne, de Chelles, de Noisy, de Braisne, d’Attigny, n’étaient que de véritables villæ.

« L’habitation royale n’avait rien de l’aspect militaire des châteaux du moyen âge : c’était un vaste bâtiment entouré de portiques d’architecture romaine, quelquefois construit en bois poli avec soin et orné de sculptures qui ne manquaient pas d’élégance. Autour du principal corps de logis se trouvaient disposés, par ordre, les logements des officiers du palais, soit barbares, soit romains d’origine, et ceux des chefs de bande qui, selon la coutume germanique, s’étaient mis avec leurs guerriers dans la truste du roi, c’est-à-dire sous un engagement spécial de vasselage et de fidélité. D’autres maisons de moindre apparence étaient occupées par un grand nombre de familles qui exerçaient, hommes et femmes, toutes sortes de métiers… La plupart de ces familles étaient gauloises, nées sur la portion du sol que le roi s’était adjugé comme part de conquête, ou transportées violemment de quel-