Page:Viollet-le-Duc - Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, 1854-1868, tome 7.djvu/181

Cette page a été validée par deux contributeurs.
[pinacle]
— 178 —

nacles, probablement dès une époque reculée, si l’on s’en rapporte aux vignettes des manuscrits et aux représentations gravées qui nous restent de ces édifices.


Au XIIIe siècle, nous en trouvons encore quelques-uns en place ou en fragments. Quelquefois même, comme à la tour de Montbard, ils sont directement posés sur les merlons des créneaux. Au donjon de Coucy, ils étaient au nombre de quatre, élevés sur l’épais talus qui couvrait la corniche de la défense supérieure (voy. Donjon, fig. 39). Mais l’époque brillante des pinacles est celle où les architectes commencèrent à élever des arcs-boutants, afin de contre-buter les grandes voûtes des nefs de leurs églises. Il fallait nécessairement, sur les contre-forts recevant ces arcs-boutants, ajouter un poids, une pression verticale destinée à neutraliser la poussée oblique de ces arcs et permettant de diminuer d’autant la section horizontale des piliers butants (voy. Construction). Si puissant que fussent d’ailleurs ces piliers, les arcs-boutants exerçaient leur action de poussée près de leur sommet, et pouvaient, si ces sommets n’étaient pas chargés, faire glisser les dernières assises. Il fallait donc au-dessus du départ de l’arc un poids vertical, une pression. Les architectes de l’école laïque comprirent bien vite le parti qu’ils pour-