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Saint-Marc. La figure 3 donne en A la projection horizontale de l’une des coupoles de Saint-Front. Les quatre piliers qui portent les arcs-doubleaux recevant les pendentifs sont en B. Effrayé peut-être du surplomb qu’allaient former les quatre pendentifs, s’ils étaient engendrés par un demi-cercle, l’architecte de Saint-Front eut l’idée d’engendrer ces pendentifs au moyen d’une courbe brisée abc (voy. la coupe C). Dès lors, élevant des plans verticaux des angles des quatre piliers pour former la pénétration des arcs-doubleaux dans la forme génératrice des pendentifs, on ne pouvait obtenir des demi-cercles, mais une courbe elliptique tracée en efg. L’ellipse présentant des difficultés d’appareil, l’architecte tricha et remplaça cette courbe elliptique par un arc brisé efi. Fait inusité pour l’époque, et qui semble d’autant plus étrange, que, dans cet édifice, tous les autres arcs sont plein cintre. Cet architecte, au lieu d’élever la coupole sur les pendentifs à l’aplomb h, la retraita en l, et donna à celle-ci une courbe en ogive émoussée lm, ainsi que le fait voir la coupe. Si bien que la coupe faite sur la diagonale no donne le tracé D. Il faut dire que les pendentifs, au lieu d’être construits au moyen de claveaux dont les coupes tendraient au centre n, sont formés d’assises de gros moellons posés horizontalement en encorbellement, comme on le voit en p. Les pendentifs n’étaient donc ici qu’une apparence, non point un principe de structure compris et admis. Ce fait seul semblerait indiquer que si l’église de Saint-Front fut élevée à l’instar de celle de Saint-Marc,