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[gargouille]
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Urbain de Troyes porte, au sommet des contre-forts de l’abside, des gargouilles fort remarquables ; nous donnons l’une d’elles (8).

Pendant le XIVe siècle, les gargouilles sont généralement longues, déjà grêles et souvent chargées de détails ; au XVe siècle, elles s’amaigrissent encore et prennent un caractère d’étrange férocité. Bien que les détails en soient fins et souvent trop nombreux, cependant leur masse conserve une allure franche, d’une silhouette énergique ; les pattes, les ailes des animaux sont bien attachées, les têtes étudiées avec soin (9 et 9 bis).


Ces parties importantes de la sculpture du moyen âge ont toujours été traitées par des mains exercées ; elles conservent très-tard leur caractère original, et encore, aux premiers temps de la Renaissance, on voit, sur les édifices, des gargouilles qui conservent le style du XVe siècle. Ce n’est que pendant la seconde moitié du XVIe siècle que les sculpteurs repoussent absolument les anciennes formes données aux lanceurs, pour adopter des figures de chimères rappelant certaines figures antiques, ou des consoles, ou de simples tuyaux de pierre en forme de canons.

Pendant le moyen âge on n’a pas toujours sculpté les gargouilles ;