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[lanterne des morts]
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appartiennent, par la tradition, à des usages ou à des superstitions d’une très-haute antiquité[1].


Il est à regretter qu’il ne nous reste plus de lanternes des morts antérieures au XIIe siècle ; il n’y a pas à douter de leur existence, puisqu’il en est parfois fait mention, entre autres à la bataille

  1. Pour ne donner ici qu’un petit nombre d’exemples de l’antiquité de cette tradition, Hérodote rapporte que, dans le temple de l’Hercule tyrien, il y avait une colonne isolée en émeraude (escarboucle) qui éclairait d’elle-même tout l’intérieur de ce temple. Le géographe Pomponius Méla prétend qu’au sommet du mont Ida, célèbre dans l’antiquité par le jugement de Pâris, on voit, la nuit, briller des feux qui se réunissent en faisceau avant le lever du soleil. Euripide dit la même chose dans les Troyennes.