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[flèche]
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grands entraits diagonaux reposent sur ce plancher suspendu. Comme à Notre-Dame de Paris, l’octogone de la flèche a ses angles dans les noues et dans l’axe des combles se croisant.

Si nous prenons une des fermes de flèche perpendiculaires aux côtés du carré, nous obtenons la fig. 26. Le poinçon, l’arbre central est en A[1]. En B sont tracées en coupe les fermes armées de clefs pendantes et en face l’une de ces fermes dans le plan parallèle à notre projection. Les poteaux C de l’octogone sont donc portés sur les entraits soulagés de ces fermes armées, ainsi que les contre-fiches principales D. Comme toujours, le poinçon est suspendu par la huttée des contre-fiches. Une première enrayure composée de moises est en E, une seconde en F, et une troisième en G un peu au-dessus du faîtage H des combles. C’est cette dernière enrayure qui reçoit la première plate-forme de la flèche, de sorte que l’ajour commence immédiatement au niveau de ce faîtage ; ce qui contribue à donner de la maigreur à l’œuvre de charpenterie, puisque au-dessus de la masse pleine des combles commence, sans transition, le système des poteaux isolés laissant voir le ciel entre eux. Si bien assemblés que soient les arbalétriers B, si bien serrées que soient les clefs pendantes supportant les entraits, il y a, par suite de la multiplicité de ces pièces de bois, de nombreuses causes de retrait ou de relâchement ; il en résulte que le plancher inférieur a quelque peu plongé, particulièrement du côté opposé à l’action des vents d’ouest, car on observera qu’ici les pesanteurs des poteaux ne sont pas

  1. La ferme donnée ici est celle qui est perpendiculaire au côté ab de la fig. 25.