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étaient brisées comme les volets, ainsi que l’indique notre figure. Ici la hauteur entre planchers était trop faible pour permettre l’emploi de l’arc de décharge intérieur ; mais habituellement l’ébrasement des fenêtres romanes divisées par une colonnette est surmonté d’un arc de décharge plein cintre.

Voici (31) l’une des fenêtres du donjon de Falaise, dont la construction date à peu près de la même époque. Le plan A nous fait voir que la baie consiste réellement en une loge ou arcade cintrée, fermée extérieurement par une allège, une colonnette et deux tableaux. Sur le dehors (voir le tracé B) la fenêtre ne laisse pas percer le cintre de l’ébrasement, mais seulement les deux petits arcs retombant sur la colonnette. Intérieurement (voir le tracé D) on remarque que la fenêtre offre un réduit duquel, en s’avançant jusqu’à l’allège C, on peut regarder au pied du mur extérieur. Ces fenêtres ne semblent pas avoir été fermées primitivement par des volets, mais seulement, comme nous le disions tout à l’heure, par des nattes ou des tapisseries pendues sous le grand cintre. Un peu plus tard nous observons que dans ces châteaux normands on emploie les volets de bois pleins pour fermer les baies, en faisant paraître le grand cintre de l’ébrasement à l’extérieur et en ouvrant un jour dormant sous ce cintre.