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[fenêtre]
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neaux renfoncés, pratiqués dans l’épaisseur de la muraille et décorés de mosaïques et de colonnettes, occupent les parties vagues, encadrent les baies d’une façon gracieuse sans enlever à la construction l’aspect de solidité qu’elle doit conserver. La fenêtre est elle-même fermée par une double archivolte bien appareillée, celle extérieure portant sur deux colonnettes. Ainsi, d’une petite baie très-simple en réalité, les architectes auvergnats de la fin du XIe siècle ont fait un motif de décoration d’une grande importance à l’extérieur.

Il n’est pas nécessaire de nous étendre longuement sur les fenêtres romanes des édifices religieux ; outre qu’elles présentent peu de variétés, nous avons tant de fois l’occasion d’en donner des exemples dans le cours de cet ouvrage, que ce serait faire double emploi d’en présenter ici un grand nombre ; cependant nous devons signaler certaines fenêtres qui appartiennent exclusivement aux monuments carlovingiens de l’Est, et qui possèdent un caractère particulier.


Ces fenêtres, doubles ou triples, reposent leurs archivoltes (9) sur des colonnettes simples, en marbre ou en pierre très-dure (afin de résister à la charge), surmontées d’un tailloir gagnant dans un sens l’épaisseur du mur ; disposition que fait comprendre la coupe A[1]. Les colonnettes n’étaient, dans ce cas, que des étançons posés au milieu de l’épaisseur du mur et portant une charge équilibrée. Il n’est pas besoin de dire que ces fenêtres n’étaient point vitrées ; aussi, n’étaient-elles percées ordinairement que dans des clochers ou des galeries ne s’ouvrant pas sur l’intérieur. Ces sortes de fenêtres se

  1. De la cathédrale de Spire (clochers), XIIe siècle.