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XIe siècle, étaient parfois entourées d’un cordon mouluré, uni ou avec billettes ; cependant déjà, dans les sanctuaires, on cherchait à éviter cet excès de simplicité en plaçant sous les archivoltes deux colonnettes en guise de pieds-droits, et cela comme une sorte d’encadrement qui donnait de l’importance et de la richesse à la baie. Cette méthode est suivie dans les monuments des provinces du centre qui datent de cette époque, en Auvergne, dans le Nivernais et le Berri, dans une partie du Languedoc, du Lyonnais et du Limousin. Les tableaux de la fenêtre restent simples, et sont comme entourés par une arcade portée à l’intérieur sur des colonnettes. C’est ainsi que sont faites les fenêtres du sanctuaire des églises de Notre-Dame-du-Port à Clermont[1], de Saint-Étienne de Nevers[2]. Ces dernières fenêtres furent toujours fermées par des panneaux de morceaux de verres enchâssés dans du plomb et maintenus au moyen de barres de fer (voy. Vitrail ). Lorsque les nefs étaient voûtées en berceau, bien rarement les fenêtres hautes pénétraient la voûte, l’extrados de leur archivolte était posé immédiatement sous la naissance du berceau ; cette disposition obligeait les architectes à monter les murs goutterots beaucoup au-dessus des archivoltes de ces fenêtres afin de pouvoir poser, soit un massif portant une couverture à crû sur la voûte, soit une charpente. Cette portion de muraille nue au-dessus de baies relativement petites produisait un assez mauvais effet ; aussi, dans les contrées où l’art de l’architecture romane était arrivé à un certain degré d’élégance et de finesse, cherchait-on à meubler ces parties nues.

Les murs de la nef de la cathédrale du Puy-en-Vélay présentent un de ces motifs de décoration murale extérieure entre les fenêtres percées sous la voûte haute et la corniche (8). Des pan-

  1. Voy. Chapelle, fig. 26 et 27.
  2. Voy. Arcature, fig. 16.