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tiennent bien au moyen âge ; rien dans les édifices romains ne pouvait donner l’idée de cet ornement, qui donne tant de vivacité aux profils, aux bandeaux, et qui fait si bien valoir les parties nues de l’architecture (voy. bâtons-rompus, zigzags).

centréer

DEVIS, s. m. Devise. Au XIVe siècle, on appelait devis ou devise un projet graphique accompagné d’une description écrite indiquant un travail à faire[1] et l’estimation de ce travail.

Le devis fait, on procédait à une adjudication au rabais, à peu près comme cela se pratique de nos jours, si ce n’est que, pour concourir à l’adjudication, il fallait faire partie d’un corps de métier, et qu’il ne suffisait pas de se présenter aux autorités compétentes avec un certificat délivré, souvent, par complaisance. Les devis étaient faits ou en bloc ou détaillés : s’ils étaient faits en bloc, à la suite de la description des travaux à exé-

  1. « Guillaume de Longueil, vicomte d’Auge, au sergent de la sergenterie de Pont-l’Évesque, vous mandons que la taache de machonerie qu’il est convenant faire au pont au pain, dont mencion est faite au deviz, vous fachiez crier à rabais accoustumé par touz les lieux de vostre sergenterie où l’on a accoustumé à faire iceulz cris… L’an mil ccc iiiixx et dix-neuf. » MARCHÉ, coll. Millin.