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Les architectes militaires cherchaient des combinaisons qui pussent faciliter le tir oblique en même temps qu’elles garantissaient les servants des pièces ; mais l’artillerie à feu faisait de rapides progrès. Au commencement du XVIe siècle, les armées assiégeantes possédaient déjà des pièces de gros calibre qui d’une volée ruinaient ces défenses trop faibles, car il est à remarquer que, depuis le moment où l’artillerie à feu est devenue d’un emploi général, les moyens défensifs ont été inférieurs à la puissance toujours croissante de cette arme. Il ne faut donc pas s’étonner si les premières fortifications faites pour résister au canon présentent une variété singulière de moyens défensifs, tous très-ingénieux, très-subtils, mais bientôt abandonnés comme insuffisants, pour être remplacés par d’autres qui ne l’étaient guère moins. Ainsi, dans les fortifications bâties par Albert Dürer à Nuremberg, nous voyons des embrasures de batteries couvertes (4) qui permettaient de pointer un canon et d’obtenir un tir plongeant et oblique pour des arquebusiers.

À Munich, il existe sur la face de la porte en brique de Carlsthor, qui remonte au commencement du XVIe siècle, des embrasures disposées