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il faut donc, dès que le nombre et la direction des arcs de ces voûtes sont connus, obtenir la trace des sommiers sur les chapiteaux, car ce sera la trace de ces sommiers qui donnera la forme et dimension des tailloirs et chapiteaux, le nombre, la force et la place des supports verticaux.

Supposons donc une salle (27) devant être voûtée, ayant, dans œuvre, 12m,00 de large et composée de travées de 6m,00 d’axe en axe. Adoptant le système de voûtes en arcs d’ogive traversés par un arc doubleau, suivant la méthode des constructeurs de la fin du XIIe siècle. Il s’agit de tracer le lit inférieur des sommiers des arcs retombant en A et B, et de connaître la force des claveaux. Nous admettons que ces claveaux doivent, pour une salle de cette étendue, avoir 0,40 c. de largeur et de hauteur ; nous reconnaissons qu’à cette époque, presque toujours les divers arcs d’une voûte sont bandés avec des claveaux semblables comme dimension et forme. Nous reconnaissons encore que les formerets, naissant beaucoup plus haut que les arcs doubleaux et arcs ogives, les colonnettes leur servant de support dépassent souvent le niveau des sommiers des arcs ogives et doubleaux ; qu’en traçant le lit du sommier des arcs doubleaux et ogives, nous devons tenir compte du passage de la colonnette portant formeret, comme nous tiendrions compte du formeret lui-même. Soit (28) le détail de la trace horizontale de la naissance des arcs en B ; sur ce point il ne naît qu’un arc doubleau et deux formerets. Ce sont ceux-ci qui commandent, car il faut que l’arc doubleau se dégage de ces formerets dès sa naissance. Soit le nu du mur AB ; le formeret a de saillie, habituellement, la moitié de la largeur de l’arc ogive ou de l’arc doubleau lorsque ces deux arcs ont une coupe semblable, la moitié de l’arc ogive lorsque celui ci et l’arc doubleau donnent une section différente. Dans le cas présent, le formeret a donc 0,20 c. de saillie sur le nu du mur. En C, nous tirons une ligne parallèle à AB. L’axe de l’arc doubleau étant DE, les points F et G étant pris à 0,20  c. chacun de cet axe, nous tirons les deux parallèles FI, GK, qui nous donnent la largeur de l’arc doubleau. De F en I′, portant 0,40 c., nous avons sa