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sous un sanctuaire entouré de colonnes, le mur qui les fermait à l’orient était ordinairement semi-circulaire. Prenons, comme exemple, une des plus anciennes cryptes conservées, celle de Saint-Avit d’Orléans[1]. Saint-Avit mourut de 527 à 529 ; son corps, transporté à Orléans, fut enseveli non loin des murailles. « Childebert Ier, passant par Orléans pour aller combattre les Visigoths, voulut visiter les reliques du saint ; il fit vœu de bâtir une église au lieu où elles étaient déposées, s’il remportait la victoire : il revint triomphant et remplit son engagement[2]. » L’église fut, depuis lors, saccagée plusieurs fois par les Normands, pendant le siège de 1429 et en 1562 ; en 1710, elle fut rasée. On avait perdu jusqu’à sa trace, lorsqu’en 1853 des fouilles faites pour agrandir les bâtiments du séminaire mirent au jour la crypte de Saint-Avit, qui nous paraît appartenir à la construction de Childebert.

centrér

Nous donnons (1) le plan de ce monument. On observera que l’entrée A se trouve au bas du rond-point, dont les voûtes sont portées sur quatre pilettes à section octogonale ; en B est une arrière-salle (martyrium), séparée de l’abside par une claire-voie maçonnée. Le petit autel devait

  1. Cette crypte se trouve aujourd’hui comprise dans les bâtiments du grand séminaire d’Orléans.
  2. Voy. le Rapport sur la crypte découverte dans le jardin du grand séminaire d’Orléans, par M. Buzonnière. — Bullet. du comité de la langue, de l’histoire et des arts de la France, no 5, p. 399. 1853.