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[croix]
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lée, être accompagnés de branches de fer rond, recourbées et portant à leur extrémité des fleurs en tôle découpée.

La fig. 15 donne l’idée de ce genre d’ornementation rapportée.

Sur des flèches d’une dimension ordinaire, les croix en fer n’avaient pas besoin d’être combinées et fixées avec ce luxe de précautions. Il en est qui sont forgées de façon à ce que les bras et l’arbre vertical ne forment qu’une pièce dont les parties sont soudées ensemble. La petite croix en fer du clocher de Puybarban, près la Réole, est ainsi fabriquée. Cette croix, bien qu’elle ait été reposée sur une flèche du XVIIe siècle, est de la fin du XIIIe ou du XIVe[1]. Nous en présentons (16) le dessin d’ensemble et les détails. Les fleurs de lis sont doubles, c’est-à-dire posées sur deux sens, comme l’indique le tracé perspectif (16 bis) d’un des bouts de la croix. Une petite girouette, roulant sur le bras supérieur, remplace ici le coq traditionnel. Les redents qui décorent le carré central sont simplement rivés aux côtés de ce carré. Malgré son extrême simplicité, cette croix ne laisse pas d’être d’une forme gracieuse ; et, dût-on nous accuser d’indulgence en faveur des arts du moyen âge, nous ne saurions lui préférer les croix en fonte que l’on place aujourd’hui au sommet des flèches. Cette opinion n’est pas partagée très-probablement, puisque la

  1. M. Alaux, architecte, a pris la peine de dessiner pour nous cette croix de fer.