Page:Viollet-le-Duc - Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, 1854-1868, tome 4.djvu/432

Cette page a été validée par deux contributeurs.
[croix]
— 429 —

Dame de Paris ne peut avoir moins de huit mètres de hauteur),


elle se compose d’un nombre considérable de pièces que nous décomposons ainsi (14) : 1o l’âme A (voir la section horizontale P), avec son renfort pour recevoir la traverse ; 2o B, la traverse ; 3o les quatre équerres C, plus ou moins décorées et maintenues au moyen de rivets indiqués dans le détail C′ (ces équerres sont destinées à empêcher la traverse de fatiguer le tenon, le boulon central, et, par suite, de s’incliner d’un côté ou de l’autre) ; 4o D, les quatre renforts à crémaillères formant branches de fourchettes clouées et frettées sur la tête du poinçon de bois ; 5o E, les trois frettes façonnées comme le fait voir le tracé E′, avec clavettes, de manière à pouvoir être fortement serrées ; 6o F, l’embase, et G, les embrasses ; 7o H, le boulon maintenant la traverse contre l’âme dans sa mortaise : en tout dix-sept pièces de fer. En M est figurée l’extrémité du montant de la croix, avec la broche sur laquelle tourne le coq-girouette ; en L, l’extrémité forgée de l’un des croisillons. L’âme est indépendante et n’est maintenue dans une ligne verticale que par les quatre branches D fixées sur le sommet du poinçon. Une pareille armature d’une hauteur de quatre ou cinq mètres peut conserver l’élasticité nécessaire pour ne pas être rompue par un ouragan, car les quatre renforts tenant lieu de fourchettes agissent toujours en sens inverse : si l’un est chargé par l’action du vent au moyen du talon I, l’autre renfort opposé agit en tirant par la résistance qu’oppose la crémaillère K. Il n’est pas besoin de dire que le poinçon est recouvert de plomb jusque sous l’embase F. Si la croix atteint des dimensions plus grandes (sept ou huit mètres), il est prudent d’avoir des renforts doublés avec doubles talons, doubles crémaillères, de faire l’âme en deux pièces juxtaposées, boulonnées ou rivées ensemble et moisant la traverse. Une armature ainsi combinée peut être enrichie au moyen de tigettes, d’ornements de fer battu rapportés et rivés. Les renforts avec leurs