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réelle de la construction. Chaque corbeau est un morceau de pierre profondément engagé dans la maçonnerie ; entre ces corbeaux, il n’y a plus qu’un carreau de pierre, posé comme le sont les métopes de l’ordre dorique grec ; puis, d’un corbeau à l’autre, repose un morceau de tablette. De distance en distance, les grosses colonnes engagées renforcent la construction en arrêtant tout effet de bascule ou de dérangement, qui pourrait se produire à la longue dans une trop grande longueur de ces tablettes posées seulement sur des corbeaux.


Une pareille corniche se répare aisément, puisqu’elle se compose de membres indépendants les uns des autres, pouvant se déposer et se reposer sans nuire à la solidité de l’ensemble et sans qu’il soit besoin d’échafauds.

Les plus beaux exemples de corniches composées d’une simple tablette reposant sur les chapiteaux de colonnes engagées et sur des corbeaux se trouvent en Auvergne dès le XIe siècle. La corniche des chapelles absidales de l’église de Notre-Dame-du-Port à Clermont est une des plus riches ; car non-seulement les corbeaux et les chapiteaux sont finement travaillés, mais les tablettes sont décorées de billettes, et leur surface vue, entre les