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[contre-fort]
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un exemple, tiré de la petite église d’Allonne, dont le chevet paraît avoir été construit vers la fin du XIe siècle (2).

Ces contre-forts maintiennent la poussée des voûtes d’arête, et ils sont composés de façon à pouvoir former retour d’équerre, ainsi que l’indique le plan A. Leur sommet, qui n’est plus qu’un pilastre de 0,20 c. de saillie environ, est terminé par un ornement sculpté B, figurant à peu près un chapiteau sur lequel repose la tablette servant de corniche. Cependant les contre-forts rectangulaires primitifs, peu saillants, sont généralement couronnés et empattés, ainsi que l’indique la fig. 3, dans l’Île-de-France, la Champagne, la Bourgogne et la Normandie ; mais dans cette dernière province, dès le XIe siècle, ils se composent souvent de deux ou trois corps retraités en section horizontale, tandis qu’en élévation ils montent de fond, sans ressauts : tels sont les contre-forts qui flanquent la façade de l’église abbatiale de Saint-Étienne à Caen (4). D’ailleurs, contrairement à la méthode bourguignonne et champenoise, ces contre-forts normands anciens, dans les constructions monumentales, sont élevés en assises basses, régulières, de même hauteur que celles compo-