Page:Viollet-le-Duc - Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, 1854-1868, tome 4.djvu/230

Cette page a été validée par deux contributeurs.
[civile]
[construction]
— 227 —

un bouclement. Il faut remarquer, d’ailleurs, qu’habituellement les planchers intermédiaires (voy. la coupe transversale) ne relient pas les murs-goutterots ; car voici comme sont disposées les portées de ces planchers sur les piliers intermédiaires.


À chaque étage, les piles sont munies d’un chapiteau A (125), saillant seulement au droit des portées des poutres. Il fallait donc que les murs-goutterots exerçassent une action de pression sur ces poutres et non de tirage. On peut ne pas adopter cette méthode dans les constructions, mais elle n’est pas sans avoir ses avantages, et, bien avant l’époque dont nous nous occupons, les Grecs de l’antiquité l’avaient suivie en élevant leurs temples. Si, dans les grandes constructions voûtées portées sur des piles isolées, les architectes du moyen âge avaient suivi des lois d’équilibre dont nous avons essayé de faire apprécier l’importance, ils avaient en même temps cherché à obtenir la concentration, la réunion de toutes les forces agissantes au centre de leurs édifices, de façon à ce que toutes les parties eussent une certaine disposition à se contre-butter réciproquement. Dans les constructions civiles, où les voûtes ne jouent qu’un rôle secondaire, où les planchers offrent des surfaces horizontales et rigides à différentes hauteurs, les constructeurs adoptèrent des méthodes de bâtir qui agissent du dehors