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[construction]
[développements]
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d’avoir un porte-à-faux et de briser l’arc doubleau M, dont il est important de conserver la courbure ; car si un poids trop considérable agit sur les reins de cet arc en N, cet arc chassera la pile isolée intérieure suivant une direction OP.


Donc, l’architecte doit établir la pile de son arc-boutant dans l’espace compris entre K et I′. Mais nous savons que cette pile doit être passive, immobile, car c’est elle qui est le véritable point d’appui de tout le système ; elle ne peut évidemment acquérir cette immobilité (son assiette étroite étant donnée) que par une combinaison particulière, un supplément de résistance verticale. Voici donc comment le constructeur résout le problème : il élève la pile entre les deux points voulus (79 bis) ; il charge fortement la tête de l’arc-boutant en A ; il incline le chaperon BC de manière à le rendre tangent à l’extrados de l’arc ; puis il amène la face postérieure du pinacle D jusqu’au point E en porte-à-faux sur le parement F, de manière que l’espace PF soit un peu moins du tiers de l’espace FG. Ainsi la poussée de la grande voûte est fortement comprimée d’abord par la charge A, elle est neutralisée par cette pression ; ce n’est plus que l’arc-boutant qui agit lui-même sur la pile K, d’autant qu’il est