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[construction]
[voûtes]
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versés, ainsi que nous l’avons marqué en ABC, sur le tracé figurant l’extrados de la voûte[1].

C’est ainsi que, par une suite de déductions, très-logiques d’ailleurs, les constructeurs anglo-normands passèrent de la coupole à ces voûtes étranges composées de pénétrations de cônes curvilignes, et s’éloignèrent entièrement de la construction française. En Normandie, ces voûtes ne furent jamais adoptées ; mais de l’influence anglaise il resta quelque chose. Dans cette province, on abandonna souvent, vers la fin du XVe siècle, les voûtes composées de rangs de moellons bandés sur des arcs. On voulut aussi faire de l’appareil. Les Normands, les Manceaux, les Bretons firent volontiers des voûtes composées : soit de grandes dalles appareillées, décorées de moulures à l’intérieur, se soutenant par leurs coupes, sans le secours des arcs, soit de plafonds en pierre posés sur des arcs. On voit, dans l’église de la Ferté-Bernard, près le Mans, de jolies chapelles du

  1. Voy. le Mémoire de M. le Dr Willis sur la construction des voûtes au moyen âge, et la trad. de M. C. Daly, t. IV de la Revue d’Archit.