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[cloître]
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les églises cathédrales et monastiques, étant moins riches qu’elles ne le furent au XIIIe, revinrent aux cloîtres composés d’arcatures continues, comme les cloîtres romans primitifs, dont les galeries sont couvertes par des charpentes apparentes ou lambrissées. Mais le système de construction n’est plus celui du cloître roman. Les archivoltes composées de claveaux disparaissent souvent et sont remplacées par une claire-voie qui ressemble assez à une grande balustrade. Le flanc sud de la cathédrale de Bordeaux a conservé un cloître élevé suivant ce mode ; il date du XIVe siècle. L’une de ses quatre galeries s’engage dans les contre-forts isolés de la cathédrale, les trois autres sont libres.

La fig. 36 présente le plan d’un des angles du cloître de la cathédrale de Bordeaux. En A, nous avons tracé la section horizontale d’une des piles, à l’échelle de 0,05 c. pour mètre. Sur un bahut continu s’élèvent des faisceaux de colonnettes présentant beaucoup plus de profondeur que de largeur. Ces piles sont prises dans un seul morceau de pierre, et elles portent une arcature dont chaque triangle est taillé dans un seul bloc, ainsi que l’indique la fig. 37, qui donne l’élévation et la coupe du cloître de la cathédrale de Bordeaux. Une corniche composée de longs morceaux de pierre relie le tout ; un surhaussement moderne, formé de deux assises de pierre, charge cette légère construction. Mais autrefois, ainsi que le prouve la présence des gargouilles encore en place, la corniche portait un chéneau sur lequel venait reposer la charpente ; nous avons cru devoir rétablir l’état primitif dans notre fig. 37[1]. La charpente apparente était

  1. Nous devons les dessins de ce cloître à l’obligeance de M. Alaux, architecte à Bordeaux.