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[cloître]
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dans les chéneaux. Des pinacles surmontaient ces contre-forts ; ils sont malheureusement détruits.

Voici (35) le plan de ces contre-forts et d’une travée à rez-de-chaussée. On voit combien cette construction est simple et légère. Toute la résistance consiste seulement dans les contre-forts et les piles carrées qu’ils viennent épauler. Quant à la claire-voie, elle est indépendante de la bâtisse proprement dite. Il n’est pas besoin de dire que ce cloître est voûté en arcs ogives, composant une suite de travées sur plan barlong ; c’est là une disposition généralement admise pour les cloîtres au XIIIe siècle et suivie plus tard. Le premier étage n’existait que sur l’un des côtés du cloître et contenait la bibliothèque du chapitre ; il formait une grande salle couverte par une charpente lambrissée[1].

Les dispositions des cloîtres admises dès le commencement du XIIIe siècle ne varient guère jusque vers le milieu du XIVe ; ce sont toujours des voûtes carrées dont les formerets extérieurs sont remplis par des meneaux vitrés dans la partie supérieure ou dépourvus de vitraux. Au XIVe siècle,

  1. Les restes de ce cloître tombaient en ruine par suite de surcharges sur les voûtes et de l’abandon dans lequel ce précieux débris d’architecture était laissé. L’administration des cultes depuis peu, a fourni à MM. Barthélemy et Desmarets, architectes diocésains de Rouen, les moyens de restaurer les parties les plus endommagées. Mais des logements sont établis au premier étage et contribuent à détruire ce qui reste des belles fenêtres. On ne saurait trop souhaiter de voir enfin ce magnifique spécimen d’un cloître de cathédrale débarrassé de services que rien n’empêche de placer partout ailleurs.