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laquelle est posée la pyramide à plan octogonal. En élevant un pignon sur le côté du carré AC, ce pignon devra (puisqu’il porte l’arêtier EO rencontrer cet arêtier au point G. Or, fig. 84 bis, EO étant l’arêtier, EP l’axe de la pyramide, le pignon A C G du plan figurée en coupe, élevé sur le point G, rencontrera l’arêtier en L ; mais si l’arêtier présente une plus forte inclinaison, suivant la ligne E′O par exemple, le pignon figuré en coupe, élevé sur le point G, rencontrera le second arêtier en M. Donc, les pignons ont d’autant plus d’élévation que la flèche est plus aiguë.

Une vue (85) de l’un des clochers de la cathédrale de Spire fera comprendre notre démonstration. À Spire, les flèches de couronnement sont en grès ; mais souvent ces couvertures des clochers sont en charpente, quoiqu’elles affectent la forme indiquée ici. L’effet de ces couronnements de clochers n’est pas heureux, car il semble que les arêtiers qui rencontrent les sommets des pignons n’ont pas une assiette suffisante, qu’ils poussent au vide, et nous ne saurions blâmer nos architectes du moyen âge de n’avoir pas adopté ce système de construction. Ce n’est pas là, d’ailleurs, le seul défaut que nous pouvons reprocher aux clochers des