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[clocher]
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égout, on les rencontre en grand nombre annexés à de petites églises et qui datent des XIIIe, XIVe et XVe siècles, dans le Beauvoisis et la Brie. Parfois même, au lieu de deux pignons, les tours en possèdent quatre ou deux combles se pénétrant, formant ainsi quatre noues, et couronnées par une flèche. La petite église de la Chapelle-sous-Crécy (Seine-et-Marne) a conservé un clocher de ce genre, qui est un des plus complets que nous connaissions ; il date de la seconde moitié du XIIIe siècle. Nous en présentons l’élévation (83). À l’extrémité dès quatre noues, quatre gargouilles en pierre rejettent les eaux des combles loin des parements. La petite flèche en bois, recouverte d’ardoise, est sur plan octogone ; ses arêtiers sont posés sur les faîtages des combles et dans les noues, ce qui est parfaitement entendu[1] (voy. Flèche).

Les clochers à quatre pignons sont très-fréquents sur les bords du Rhin, à dater du XIIe siècle ; mais leurs couronnements présentent une singularité qui appartient uniquement à ces provinces et qui n’est guère imitée en France que dans leur voisinage. Ces couronnements consistent en une pyramide à huit pans, dont quatre des arêtiers posent sur les angles de la tour et les quatre autres sur l’extrémité des quatre pignons ; de sorte que c’est l’inclinaison des faces de la pyramide qui donne forcément la hauteur des pignons ; plus la pyramide est aiguë, plus ces pignons sont élevés. En effet, soit (84) A B C D le plan de la tour carrée sur

  1. Ce dessin nous a été donné par M. Millet.