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l’on rencontre encore en grand nombre en Angleterre dérivent d’un principe de construction normand, dont nous ne trouvons que des traces rares chez nous, presque toutes ces charpentes ayant été remplacées successivement depuis le XIIIe siècle par des voûtes.


Ne pouvant remonter aux principes, il est bon toutefois de connaître les dérivés, d’autant plus qu’ils sont fort remarquables et méritent l’attention des constructeurs. Ainsi que nous l’avons dit en commençant cet article, c’est par la grosseur des bois employés que les charpentes anglo-normandes se distinguent tout d’abord de celles exécutées en France pendant les XIIIe, XIVe et XVe siècles, puis par des combinaisons qui ont des rapports frappants avec les constructions navales, et enfin par une perfection rare apportée dans la manière d’assembler les bois. Dans les charpentes apparentes anglo-normandes, la panne joue un rôle important et ne cesse d’être employée ; seulement, au lieu d’être, comme chez nous, indépendante, posée sur l’arbalétrier, elle s’y lie intimement et forme avec lui un grillage, une sorte de châssis sur lequel viennent reposer les chevrons.