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examine les clefs de voûtes de cette époque, il est facile de reconnaître que les architectes confiaient ces parties de la décoration intérieure aux sculpteurs les plus habiles.


Quelle que soit la hauteur à laquelle sont placées les clefs de voûtes des XIIe et XIIIe siècles, elles sont toujours composées avec une élégance et exécutées avec un soin qui indiquent l’importance que l’on attachait à ces pièces de sculpture. Mais il faut dire que les artistes du XIIe siècle ne se rendaient pas toujours un compte bien exact de l’effet qu’elles devaient produire à de grandes hauteurs, et certaines clefs qui, vues de près, sont de véritables chefs-d’œuvre, ne produisent que peu ou point d’effet, à cause de la distance qui les sépare de l’œil du spectateur ; les sculpteurs du XIIIe siècle, sous ce rapport, comprirent beaucoup mieux que ceux du XIIe le parti que l’on pouvait tirer de ces rosaces posées à la rencontre des arcs.

Mais, avant de présenter des exemples de ces clefs du XIIIe siècle, il est nécessaire que nous parlions des clefs des voûtes secondaires. Généralement celles-ci, pendant la seconde moitié du XIIe ; siècle, sont petites et très-simples ; parfois même elles disparaissent, et les arcs ogives se croisent sans être renforcés de cet appendice décoratif.

À Paris, à Saint-Denis en France, à Noyon, à Senlis, à Saint-Étienne de Beauvais, nous voyons les arcs ogives des voûtes percés à la clef d’un trou entouré d’une maigre rosace. Il est arrivé, comme dans cette dernière