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de la cathédrale de Bayeux, un tuyau de cheminée qui, dans des dimensions plus restreintes, rappelle celui de l’abbaye de Saint-Lô. Ces tuyaux, ainsi qu’on peut le voir, ne sont ouverts que sur la circonférence du cylindre et sont fermés entièrement au sommet ; la fumée ne pouvait ainsi s’échapper que par les côtés. Au XIIIe siècle, les tuyaux de cheminée sont souvent ouverts sur les côtés et à leur extrémité supérieure.


En voici (16) un exemple tiré de l’abbaye de Fontenay, de l’ordre de Cîteaux (Côte-d’Or). Afin d’empêcher les eaux pluviales de tomber dans la cheminée, l’orifice supérieur est fort étroit. Ce tuyau est fait de tambours de pierre creusés comme celui du Puy-en-Vélay. Souvent même les tuyaux de cheminée ne sont ouverts, dans les constructions du XIIIe siècle, qu’à leur extrémité et continuent d’affecter la forme cylindrique ou prismatique. Les exemples de ces sortes de tuyaux sont très-nombreux ; il en existe encore dans les bâtiments du Palais à Paris ; nous en connaissons un assez remarquable conservé dans les restes du château de Semur en Auxois, avec base moulurée au-dessus de la souche sortant du comble (17).

Il faut signaler ici un point important dans la construction de ces accessoire ; les souches sortant des combles sont toujours munies d’un filet rampant en pierre formant chéneau sous la tuile ou l’ardoise en A, et solin B au-dessus dans les parties latérales et inférieures des souches, afin d’empêcher les eaux pluviales glissant le long des tuyaux à l’extérieur