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des autels anciens descendant fort bas (21)[1], il était inutile de placer sur les faces, des bas-reliefs qui n’eussent point été vus. Mais pendant les XVe et XVIe siècles on sculpta souvent des figures de saints sur les devants d’autel, des anges, des scènes de la Passion ; on représenta même, sous la table de l’autel, le Christ au sépulcre en ronde-bosse, avec les saintes femmes et les soldats endormis[2].

Ce n’est qu’au XVIe siècle que l’autel cesse d’affecter la forme d’une table ou d’un coffre, pour adopter celle d’un tombeau, d’un sarcophage.

Jusqu’alors l’autel n’est pas le tombeau du Christ ou d’un martyr : il recouvre le tombeau, c’est la table posée sur le tombeau ou devant lui, et même sur la

  1. L’autel que nous donnons ici est copié sur un des bas-reliefs du portail de la Vierge dorée de la cathédrale d’Amiens. Ce bas-relief appartient à la seconde moitié du XIIIe siècle.
  2. On voit un autel de ce genre dans le musée du Grand-Jardin à Dresde ; cet autel appartient aux dernières années du XVe siècle.