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des autres comme une sorte de damasquinage.


L’église de Saint-Sernin de Toulouse en fournit de beaux échantillons exécutés avec une rare perfection.

Voici (18) un de ces chapiteaux. Dans le même monument, il en est d’autres qui ne donnent que l’épannelage de cette riche ornementation ; quelques-uns, posés sur les colonnes monocylindriques du sanctuaire, sont des copies assez fidèles de chapiteaux romains, copies dans lesquelles cependant on trouve un style, un goût et une pureté d’exécution, qui rendent ces sculptures supérieures aux chapiteaux des bas-temps.

Il est un fait que nous devons signaler, car il est particulier à l’église de Saint-Sernin ainsi qu’à certaines églises méridionales du XIIe siècle, c’est qu’à l’intérieur de ces édifices les chapiteaux sont seulement décorés de feuillages, sauf de rares exceptions, tandis que ceux qui décorent les portails à l’extérieur sont presque tous couverts de figures légendaires, symboliques, ou d’animaux bizarres. Les colonnes du portail s’ouvrant à l’extrémité du transsept sud de l’église de Saint-Sernin sont surmontées de chapiteaux sur lesquels on a figuré la personnification des vices et leur punition. Le portail de la nef, du même côté, reproduit, sur ses chapiteaux, l’Annonciation, la Visitation, le massacre des Innocents, etc. Cette méthode de figurer des scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament sur les chapiteaux des portails est généralement adoptée, au XIIe siècle, non-seulement