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C’est dans cette position que nous voyons les premiers chapiteaux porter une maçonnerie en encorbellement ; car, dans un même édifice, les colonnes isolées portent des sommiers d’archivoltes dont le lit de pose inscrit exactement le diamètre supérieur du fût, tandis que les colonnes d’angle sont déjà surmontées de chapiteaux dont l’évasement, comme dans la fig. 4, sert à supporter un sommier saillant.

La crypte de l’église Saint-Étienne d’Auxerre nous présente ces deux exemples, qui datent de la même époque (IXe ou Xe siècle). La fig. 4 bis est l’élévation perspective du plan 4, et la fig. 5 le chapiteau d’une colonne isolée. On voit que si le chapiteau de la colonne d’angle porte un sommier plus saillant que le nu de la colonne, il n’en est pas encore de même pour la colonne isolée. Ces trois chapiteaux, fig. 3, 4 bis et 5, font voir comment les sculpteurs carlovingiens interprétaient le feuillé du chapiteau romain ; les uns, ne sachant comment réserver et dégager dans la pierre le revers de la feuille, posaient celle-ci de profil et comme rabattue sur la corbeille ; les autres se contentaient de quelques