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nulle, quoique tous les arcs soient en tiers-points, ainsi que dans la cathédrale d’Angers ; elle se fait sentir dans le style des moulures et dans l’ornementation. Grâce à la largeur et à la hauteur des travées, à la grandeur des fenêtres jumelles ouvertes au-dessus de l’arcature des bas-côtés, cet intérieur est fort clair. Les transsepts ne sont, à vrai dire, que des chapelles latérales orientées, et les absides, tracées suivant une courbe peu prononcée, ne paraissent pas à l’extérieur.

Du dehors, la cathédrale de Poitiers, couverte par un comble à deux pentes, terminée à l’orient par un énorme mur pignon sans saillies et à peine percé, paraît être plutôt une salle immense qu’une église avec nef et collatéraux. Rien, dans le plan, n’indique ni le chœur, ni le sanctuaire. Nous sommes disposés à croire que, comme à Saint-Pierre d’Angoulême, des tours avaient été projetées sur les deux transsepts. Une façade de style français du Nord fut commencée, vers le milieu du XIIIe siècle, à l’ouest, et flanquée de deux petites tours non achevées. Les constructions supérieures de cette façade ne datent que des XIVe et XVe siècles. Malgré sa grandeur, la beauté de sa construction et de ses détails, c’est là, nous l’avouons, un monument étrange, une exception qui ne trouve pas d’imitateurs.

Nous donnons (45) la coupe transversale de la cathédrale de Poitiers, dont les voûtes se rapprochent plutôt, comme à Saint-Maurice d’Angers,