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convenir que des ouvrages de ce genre, construits en assez grand nombre autour d’une place importante, auraient occasionné des dépenses énormes,

et qui n’eussent peut-être pas été proportionnées aux avantages que l’on aurait pu en retirer ; mais, jusqu’au commencement du XVIIe siècle, les ingénieurs militaires, encore imbus des traditions du moyen âge, ne craignaient pas, comme on a pu le voir par les exemples que nous avons donnés ci-dessus, de projeter et d’exécuter même des travaux de fortification exigeant des amas considérables de matériaux et des combinaisons de construction dispendieuses. Les progrès de l’artillerie à feu obligèrent peu à peu les ingénieurs à simplifier les obstacles défensifs des places, à donner un plus grand développement aux ouvrages saillants et à les rendre solidaires.

Les boulevards ne sont encore, au commencement du XVIe siècle, que des fortifications isolées se défendant par elles-mêmes, mais se protégeant mal les unes les autres. Le principe « ce qui défend doit être défendu » n’est pas encore appliqué. Ce n’est guère que vers le milieu de ce siècle que l’on commence à protéger les places autant par le tracé des ouvrages