Page:Viollet-le-Duc - Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, 1854-1868, tome 2.djvu/198

Cette page a été validée par deux contributeurs.
[bef]
— 195 —

Noyon, Laon, Reims, Amiens possédaient des beffrois. Cette dernière ville a conservé le sien jusqu’à nos jours ; mais reconstruit à plusieurs reprises et dénaturé pendant le dernier siècle, la base seule de la tour carrée présente encore quelques traces de constructions élevées pendant les XIIIe et XVe siècles[1]. Les autres grandes cités que nous venons de nommer ont laissé détruire complètement les leurs. Ce n’est plus, en France, que dans quelques villes de second ordre qu’on trouve encore des beffrois.

Nous donnons ici (11) celui de la ville de Béthune (Pas-de-Calais) qui est assez bien conservé et peut donner une idée de ces constructions municipales au XIVe siècle. L’étage inférieur, masqué derrière des maisons particulières, contenait les services mentionnés ci-dessus. Une grande salle percée de huit baies renfermait les grosses cloches ; au-dessus était une salle percée de meurtrières et de petites ouvertures. Un escalier à vis posé sur l’un des angles monte à la galerie supérieure, flanquée aux angles d’échauguettes crénelées. Un comble recouvert d’ardoise et de plomb contient un carillon et une

    existentia. » (Les Olim, ordonnance XI, 68, art. IX.) Retirer à une ville ses cloches, c’était retirer au corps municipal de cette ville, non-seulement le moyen, mais le droit de s’assembler. Pendant toute la durée de l’interdiction, les affaires restaient suspendues, ou étaient dévolues à la décision des officiers royaux. Un tel état de choses ne durait pas longtemps, et la ville pouvait d’ordinaire abréger sa durée en rachetant le droit des cloches. (Les Olim, I, p. 836 du texte, note 126.)

  1. Voy. la Description du beffroi de la ville d’Amiens, par M. H. Dusevel. Amiens, 1847.