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XIIIe siècle, amenèrent successivement les architectes à modifier les bases.

C’est dans l’Île de France qu’il faut étudier ces transformations suivies avec persistance. Les architectes de cette province ne tardèrent pas à reconnaître que le plan carré de la plinthe et du socle était gênant sous le tore inférieur, quoique ses angles fussent adoucis et rendus moins dangereux par la présence des griffes. S’ils conservèrent les plinthes carrées pour les bases des colonnes hors de portée, ils les abattirent aux angles pour les grosses colonnes du rez-de-chaussée. Témoin les colonnes monocylindriques du tour du chœur de la cathédrale de Paris (fin du XIIe siècle) ; celles de la nef de la cathédrale de Meaux, du tour du chœur de l’église Saint-Quiriace de Provins, dont les bases sont élevées sur des socles et des plinthes donnant en plan un octogone à quatre grands côtés et quatre petits.

Toutefois, comme pour conserver à la base son caractère de force, un empatement considérable sous le fût de la colonne, les constructeurs reculent encore devant l’octogone à côtés égaux ; ils conservent la griffe, mais en lui donnant moins d’importance puisqu’elle couvre une plus petite surface. La fig. 26 bis indique le plan, et l’angle abattu avec sa griffe d’une des bases du tour du chœur dans la cathédrale de Paris, taillée d’après ce principe.