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sous le porche de la cathédrale de Fribourg en Brisgau. Ici les noms des figures sont peints sous les pieds des statues. Cette collection est donc précieuse, en ce qu’elle peut, avec le manuscrit d’Herrade, faciliter l’explication des figures sculptées ailleurs et qui ne sont accompagnées que d’attributs. Ainsi, à Fribourg, la Dialectique semble compter sur ses doigts, la Rhétorique tient un paquet de fleurs, la Médecine regarde à travers une bouteille, la Philosophie foule un dragon sous ses pieds ; elle est couronnée.

On voit par les exemples que nous donnons ici que, dans les grandes cathédrales, à la fin du XIIe siècle et au commencement du XIIIe, les arts libéraux occupaient une place importante ; c’est qu’en effet, à cette époque, l’étude de la philosophie antique, des sciences et des lettres, était en grand honneur, et sur nos monuments les personnifications des arts libéraux se trouvaient de pair avec les saints, les représentations des vertus, la parabole des vierges sages et folles. L’idée de former un ensemble des arts, de les rendre tous sujets de la philosophie, était d’ailleurs heureuse, et expliquait parfaitement les tendances encyclopédiques des esprits élevés de cette époque.

ASSEMBLAGE, s. m. On désigne par ce mot la réunion de pièces de charpente (voy. Charpente).

ASSISE, s. f. Chaque lit de pierre, de moellon ou de brique, prend, dans une construction, le nom d’assise. La hauteur des assises varie dans les édifices du moyen âge en raison de la qualité des matériaux dont pouvaient disposer les constructeurs. Chacun sait que les pierres calcaires se rencontrent sous le sol, disposées par bancs plus ou moins épais. Les architectes du moyen âge avaient le bon esprit de modifier leur construction en raison de la hauteur naturelle de ces bancs. Ils évitaient ainsi ces déchets de pierre qui sont si onéreux, aujourd’hui que l’on prétend soumettre la pierre à une forme d’architecture souvent en désaccord avec la hauteur des bancs naturels des pierres. Les constructeurs antérieurs à l’époque de la renaissance ne connaissaient pas les sciages qui permettent de débiter un banc calcaire en un plus ou moins grand nombre d’assises. La pierre était employée telle que la donnaient les carrières ; aussi la hauteur naturelle des assises a-t-elle une influence considérable sur la forme de l’architecture des édifices d’une même époque (voy. Construction).

ASTRAGALE, s. m. C’est la moulure qui sépare le chapiteau du fût de la colonne. Dans les ordres romains, l’astragale fait partie du fût ; il est

    du code Napoléon, code pénal). Toutes les mutilations des figures si curieuses, et belles souvent, que nous avons données ci-dessus, sont dues bien plus aux mains des enfants sortant de nos écoles publiques, qu’au marteau des démolisseurs de 1793.