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ARC, s. m. C’est le nom que l’on donne à tout assemblage de pierre, de moellon, ou de brique, destiné à franchir un espace plus ou moins grand au moyen d’une courbe. Ce procédé de construction, adopté par les Romains, fut développé encore par les architectes du moyen âge. On classe les arcs employés à cette époque en trois grandes catégories : les arcs plein cintre, formés par un demi-cercle (1) ; les arcs surbaissés ou en anse de panier, formés par une demi-ellipse, le grand diamètre à la base (2) ;

les arcs en ogive ou en tiers-point, formés de deux portions de cercle qui se croisent et donnent un angle curviligne plus ou moins aigu au sommet, suivant que les centres sont plus ou moins éloignés l’un de l’autre (3). Les arcs plein cintre sont quelquefois surhaussés (4) ou outre-passés, dits alors en fer à cheval (5), ou bombés lorsque le centre est au-dessous de la naissance (6).

Jusqu’à la fin du XIe siècle, l’arc plein cintre avec ses variétés est seul employé dans les constructions, sauf quelques rares exceptions. Quant aux arcs surbaissés que l’on trouve souvent dans les voûtes de l’époque romane, ils ne sont presque toujours que le résultat d’une déformation produite par l’écartement des murs (7), ayant été construits originairement en plein cintre. C’est pendant le XIIe siècle que l’arc formé de deux portions de cercle (et que nous désignerons sous le nom d’arc en tiers-point, conformément à la dénomination admise pendant les XVe et XVIe siècles), est adopté successivement dans les provinces de France et dans tout l’Occident. Cet arc n’est en réalité que la conséquence d’un principe de construction complètement nouveau (voy. Construction, Ogive, Voûte) ; d’une combinaison