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décorations qui ne sauraient tenir sans son secours, et par les règles naturelles de la statique. Cependant encore ne voit-on jamais un ornement coupé par un lit, les corniches sont prises dans une hauteur d’assise, les arcs sont extradossés, les meneaux appareillés suivant la méthode employée par les constructeurs antérieurs, bien qu’ils affectent des formes qui se concilient difficilement avec les qualités ordinaires de la pierre. On ne peut encore signaler ces énormités si fréquentes un siècle plus tard, où l’architecte du château d’Écouen appareillait des colonnes au moyen de deux blocs posés en délit avec un joint vertical dans toute la hauteur, ou comme au château de Gaillon on trouvait ingénieux de construire des arcs retombant sur un cul-de-lampe suspendu en l’air, où l’on prodiguait ces clefs pendantes dans les voûtes d’arêtes, accrochées aux charpentes.

Constatons, en finissant, ce fait principal qui résume toutes les observations de détail contenues dans cet article. Du XIe siècle à la fin du XIVe, quand la décoration des édifices donne des lignes horizontales, la construction est horizontale ; quand elle donne des lignes verticales, la construction est verticale ; l’appareil suit naturellement cette loi. Au XVe siècle la décoration est toujours verticale, les lignes horizontales sont rares, à peine indiquées, et cependant la construction est toujours horizontale, c’est-à-dire en contradiction manifeste avec les formes adoptées.

APPENTlS, s. m. C’est le nom que l’on donne à certaines constructions de bois qui sont accolées contre des édifices publics ou bâtiments privés, et dont les combles n’ont qu’un égout ; l’appentis a toujours un caractère provisoire, c’est une annexe à un bâtiment achevé que l’on élève par suite d’un nouveau besoin à satisfaire, ou qu’on laisse construire par tolérance.

Encore aujourd’hui, un grand nombre de nos édifices publics, et particulièrement de nos cathédrales, sont entourés d’appentis élevés contre leurs soubassements, entre leurs contre-forts. Ces constructions parasites deviennent une cause de ruine pour les monuments, et il est utile de les faire disparaître.

Quelquefois aussi elles ont été élevées pour couvrir des escaliers