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généralement que d’une médiocre importance), on profitait de toutes les saillies du terrain en suivant ses sinuosités, afin de ne pas permettre aux assiégeants de s’établir au niveau du pied des murs, ainsi qu’on peut le voir à Langres et à Carcassonne, dont nous donnons ici (9) l’enceinte visigothe,


nous pourrions dire romaine, puisque quelques-unes de ses tours sont établies sur des souches romaines. Dans les villes antiques, comme dans la plupart de celles élevées pendant le moyen âge, et comme aujourd’hui encore, le château, castellum[1], était bâti non-seulement sur le point le plus élevé, mais encore touchait toujours à une partie de l’enceinte, afin de ménager à la garnison les moyens de recevoir des secours du dehors si la ville était prise. Les entrées du château étaient protégées par des ouvrages avancés qui s’étendaient souvent assez loin dans la campagne, de façon à laisser entre les premières barrières et les murs du château un espace libre, sorte de place d’armes qui permettait à un corps de troupes de camper en dehors des enceintes fixes, et de soutenir les premières attaques. Ces retranchements avancés étaient généralement élevés en demi-cercle com-

  1. Capdhol, capitol, en langue d’oc.