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montre cette même tour du côté de la campagne ; nous y avons joint une poterne[1] dont le seuil est assez élevé au-dessus du sol pour qu’il faille un escalier volant ou une échelle pour y accéder. La poterne se trouve défendue, suivant l’usage, par une palissade ou barrière, chaque porte ou poterne étant munie de ces sortes d’ouvrages.

Conformément à la tradition du camp fixe romain, l’enceinte des villes du moyen âge renfermait un château ou au moins un réduit qui commandait les murailles ; le château lui-même contenait une défense isolée plus forte que toutes les autres qui prit le nom de Donjon (voy. ce mot). Souvent les villes du moyen âge étaient protégées par plusieurs enceintes, ou bien il y avait la cité qui, située sur le point culminant, était entourée de fortes murailles et, autour, des faubourgs défendus par des tours et courtines ou de simples ouvrages en terre et en bois et des fossés. Lorsque les Romains fondaient une ville, ils avaient le soin, autant que faire se pouvait, de choisir un terrain incliné le long d’un fleuve ou d’une rivière. Quand l’inclinaison du terrain se terminait par un escarpement du côté opposé au cours d’eau, la situation remplissait toutes les conditions désirables ; et pour nous faire mieux comprendre par une figure,


voici (7) le plan cavalier d’une assiette de ville romaine conforme à ces données. A était la ville avec ses murs bordés d’un côté par la rivière ; souvent un pont, défendu par des ou-

  1. Cette poterne existe encore placée ainsi à côté d’une tour et protégée par son flanc (voy. Poterne).