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par Louis XII, et dans quelques maisons d’Orléans. La construction de cette partie des fenêtres suit ses transformations. Dans les premiers temps, les assises sont continuées, et l’allège fait corps avec les parements extérieurs ; plus tard, lorsque les allèges sont accusés à l’extérieur, ils sont faits d’un seul morceau posé en délit ; quelquefois même, le meneau descend jusqu’au bandeau du plancher, et les deux parties de l’allège ne sont que des remplissages, deux dalles posées de champ, parfaitement propres à recevoir de la sculpture.

ÂMES (Les), s. f. La statuaire du moyen âge personnifie fréquemment les âmes. Dans les bas-reliefs représentant le jugement dernier (voy. Jugement dernier), dans les bas-reliefs légendaires, les vitraux, dans les tombeaux,

les âmes sont représentées par des formes humaines, jeunes, souvent drapées, quelquefois nues. Parmi les figures qui décorent les voussures des portes principales de nos églises, dans le tympan desquelles se trouve placé le jugement dernier, à la droite de Notre-Seigneur, on remarque souvent Abraham portant des groupes d’élus dans le pan de son manteau (1) ; ce sont de petites figures nues, ayant les bras croisés sur la poitrine ou les mains jointes. Dans le curieux bas-relief qui remplit le fond de l’arcade du tombeau de Dagobert à Saint-Denis (tombeau élevé par saint Louis), on voit représentée, sous la forme d’un personnage nu, ayant le front ceint d’une couronne, l’âme de Dagobert soumise à diverses épreuves avant d’être admise au ciel. Dans presque tous les bas-reliefs de la mort de la sainte Vierge, sculptés pendant les XIIIe et XIVe siècles,

Notre-Seigneur assiste aux derniers moments de sa mère, et porte son âme entre ses bras