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infirmerie, pour les vieillards incapables de se livrer aux travaux actifs, et les malades. Une enceinte enveloppait tous les bâtiments, les jardins et cours d’eau destinés à leur arrosage. On voit qu’ici l’article de la constitution de l’ordre concernant la disposition des bâtiments était scrupuleusement exécuté. Sur l’église, une seule flèche, de modeste apparence, élevée au centre du transsept, suffisait au petit nombre de cloches nécessaires au monastère ; mais à Cîteaux l’abside était terminée carrément, et en cela le chœur de l’église de Clairvaux, bâti pendant la seconde moitié du XIIe siècle, différait de l’abbaye mère.

L’abbaye de Pontigny, fondée en 1114, un an avant celle de Clairvaux, dans une vallée du diocèse d’Auxerre, jusqu’alors inculte et déserte, paraît avoir adopté la seconde, vers la fin du XIIe siècle dans le plan de son église, une abside avec chapelles carrées rayonnantes ; voici (8) le plan de cette abbaye.

De même qu’à Clairvaux et qu’à Cîteaux le transsept possède quatre chapelles carrées. L’église A est précédée d’un porche bas, s’ouvrant en dehors par une suite d’arcades. Ici le grand cloître C est situé au nord de l’église, mais cette disposition peut s’expliquer par la situation du terrain. Il fallait que les services du monastère fussent, conformément aux usages de Cîteaux, à proximité de la petite rivière qui coule de l’est à l’ouest, et l’église ne pouvait être bâtie sur la rive droite de ce cours d’eau, parce qu’elle