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prés qui se prolongeaient jusqu’au delà de la rue du Bac. L’abbaye de Moissac avait son enceinte fortifiée, séparée de l’enceinte de la ville par une rue commune. Il en était de même à l’abbaye Saint-Remy de Reims, à celle de Saint-Denis ; les abbayes de la Trinité, de Saint-Étienne, à Caen (4), se trouvaient dans une situation analogue[1].

Il arrivait souvent aussi que les monastères bâtis à une certaine distance de villes populeuses étaient peu à peu gagnés par les constructions particulières ; alors, au moment des guerres, on englobait les enceintes de ces monastères dans les nouvelles fortifications des villes ; c’est ainsi qu’à Paris, le prieuré de Saint-Martin des Champs, les Chartreux, le Temple, les Célestins, l’abbaye Sainte-Geneviève, Saint-Germain des Prés, les Blancs-Manteaux, furent successivement compris dans l’enceinte de la ville, quoique ces établissements eussent été originairement élevés extra muros.

  1. La vue cavalière de l’abbaye Saint-Étienne de Caen, que nous donnons ici, est copiée sur une gravure de la Topographie de la Gaule (Normandie). Merians, éd. Francfort, 1662. Voy. aussi les Monog. d’abb. Bib. Sainte-Geneviève.