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mière grande travée AB, afin d’éviter la poussée qu’exerceraient les petites archivoltes rayonnantes IG sur l’archivolte plus large GB, si cette archivolte n’eût pas été divisée. Ce danger de la poussée n’était plus à craindre sur la pile B, à cause de la grande charge reportée sur cette pile, et l’on pouvait sans inconvénients laisser ouverte dans toute sa largeur l’archivolte AB.

Le problème que les architectes de la cathédrale de Langres n’avait pu résoudre, savoir : de faire concorder la construction des voûtes des ronds-points avec celle des travées parallèles, se trouvait ainsi très nettement et très-habilement résolu, trente ou quarante ans plus tard, dans le chœur de l’église abbatiale de Vézelay, et par des procédés qui n’étaient pas entièrement ceux qu’employaient les architectes du domaine royal, moins soumis aux traditions romanes. Comme disposition de plan, il se présentait toujours une difficulté dans la construction des chœurs des grandes églises cathédrales, c’était le rayonnement des travées qui espaçait démesurément les points d’appui de la circonférence extérieure, si les points de la circonférence intérieure conservaient le même espacement que ceux des parties parallèles ; ou qui rapprochait trop ces points d’appui intérieurs, si ceux de la circonférence extérieure étaient convenablement distancés ;

quand les chœurs étaient pourtournés de doubles collatéraux comme à Notre-Dame de Paris, comme à Bourges, cet inconvénient était bien plus sensible encore. Dès 1170, c’est-à-dire peu de temps après la construction du chœur de la cathédrale de Langres, l’architecte de Notre-Dame de Paris avait su élever un chœur avec double bas côté, qui déjà résolvait ces difficultés, en s’affranchissant des traditions romanes. Ne voulant pas donner aux travées intérieures du rond-point un entre-colonnement à moindre que celui des travées parallèles B (56), CD étant le diamètre du cercle, il s’ensuivait que la première travée rayonnante donnait un premier espace LMHG difficile et un second espace HGEF impossible à voûter. Car comment établir un formeret de F en E ? Eût-il été plein cintre que sa clef se fût élevée à un niveau très-supérieur à la clef de l’archivolte en tiers-point LM. La seconde travée rayonnante s’ouvrant davantage encore