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chitecture sur le territoire qui compose la France d’aujourd’hui ; ou du moins les différences que l’on peut remarquer dans chaque province tiennent plutôt à une imitation grossière ou imparfaite d’une architecture admise qu’à des influences ou des traditions locales. Nous avons donné (fig. 20) la coupe transversale de la cathédrale d’Autun, bâtie vers 1150, et dont la nef est voûtée en berceau ogival ; peu après la construction de cet édifice on élevait à Langres la cathédrale qui existe encore aujourd’hui[1]. C’est la cathédrale d’Autun, avec des voûtes en arcs d’ogive sur la nef et le transsept, bas côté pourtournant le chœur, et une seule chapelle au chevet.

Voici (52) le plan de la cathédrale d’Autun, et (53) celui de la cathédrale de Langres. Le porche de la cathédrale d’Autun est peu postérieur à la construction de la nef ; la façade de la cathédrale de Langres ayant été rebâtie dans le dernier siècle, nous ne savons si jamais elle fut précédée d’un porche. Le chœur de la cathédrale de Langres, avec son bas côté pourtournant, est fort intéressant à étudier, car jusqu’alors dans cette partie de la France, les absides étaient presque toujours simples, sans collatéraux et voûtées en quart de sphère. Langres, dont le sanctuaire date de 1160 environ, donne la transition entre les chœurs construits suivant la donnée romane et ceux élevés à la fin du XIIe et au commencement du XIIIe siècle. Nous voyons à Langres, comme à Autun, le chœur commencer par une travée en tout semblable, à celles

  1. La cathédrale de Langres est sur le territoire champenois ; mais comme style d’architecture, elle appartient à la Bourgogne.